Gabriel Matzneff accusé de viols sur mineure par une nouvelle femme, le parquet ouvre une enquête - Le Monde

L’écrivain français Gabriel Matzneff marche au bord de la mer Méditerranée à Bordighera, le 16 février 2020.

Après de nouvelles accusations à son encontre, une deuxième enquête pour viols sur mineure visant l’écrivain Gabriel Matzneff a été ouverte par le parquet de Paris, a annoncé ce dernier à l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 23 novembre, confirmant des informations de RMC.

Une femme d’une cinquantaine d’années accuse l’écrivain de l’avoir violée à plusieurs reprises entre ses 4 et ses 13 ans et a demandé en octobre au parquet de Paris de l’auditionner, notamment pour alerter sur d’autres enfants victimes, selon elle, de M. Matzneff. Les investigations ont été confiées le 23 octobre à l’Office mineurs (Ofmin). La première enquête, ouverte en janvier 2020 après la publication du livre Le Consentement, de Vanessa Springora, et qui réunit désormais les « déclarations de plusieurs victimes », est en cours d’analyse au parquet des mineurs de Paris.

Ces investigations, qui sont près d’êtres closes, selon une source proche du dossier, devraient s’achever par un classement sans suite, les faits qui auraient pu faire l’objet de poursuites contre M. Matzneff étant prescrits. Dans ce cadre, les conseils de Bérénice (le prénom a été modifié car elle souhaite conserver son anonymat), fille adoptive d’un « ami intime » de Gabriel Matzneff, ont écrit le 10 octobre au parquet pour demander « l’audition-plainte » de leur cliente afin qu’elle soit entendue, porte plainte et fournisse les nouveaux éléments qu’ils ont pu recueillir en dix-huit mois de travail.

A ce jour, « le parquet n’a pas répondu », déplore l’avocat Rodolphe Costantino, qui représente Bérénice avec Marie Grimaud. Contacté par l’AFP, Emmanuel Pierrat, avocat de l’écrivain aujourd’hui âgé de 87 ans, n’a pas souhaité commenter la nouvelle.

Son père adoptif « complice »

Selon le courrier, révélé par RMC et auquel l’AFP a eu accès, Bérénice a pu, depuis l’installation de ses parents adoptifs en Ehpad en septembre 2020, retrouver de nombreux documents « dissimulés » à leur domicile : correspondances entre le père adoptif et Gabriel Matzneff, agendas personnels et professionnels… Leur « découverte (…) l’a autorisée à mettre en mots des souvenirs et des vécus traumatiques jusque-là silencieusement bruyants », expliquent ses avocats.

Bérénice a aussi engagé « un dialogue avec son père adoptif », aujourd’hui mort. Dans leurs échanges enregistrés, son père « témoigne et confesse des faits dont lui-même et certains de ses amis, dont Gabriel Matzneff, ont été les auteurs », affirme le courrier. Bérénice accuse son père adoptif, qui était médecin, d’avoir été « complice » en la droguant avant d’être violée par Gabriel Matzneff ainsi que de l’avoir lui-même violée, selon M. Costantino. « Ce sont des éléments corroborés par son frère aîné » dans un courrier déclaratif, souligne l’avocat.

Par ailleurs, une lettre consultée par l’AFP tisse un lien entre la famille Springora et celle de Bérénice : en juillet 1986, la mère de Vanessa Springora écrivait au père adoptif de Bérénice pour qu’il examine sa fille en sa qualité de médecin.

D’autres faits dont la prescription n’est pas encore établie

Les viols dénoncés par Bérénice auraient été commis à Paris, dans un contexte de « cercles mondains et d’influence, au sein desquels quelques-uns de leurs membres partageaient une certaine idée de la pédophilie voire même en partageaient une certaine pratique », accuse le courrier. Plus précisément, au domicile familial – l’ancien hôtel particulier de la princesse de Salm – où Gabriel Matzneff était « très régulièrement reçu », dans un appartement rue de Varenne et dans une chambre de l’hôtel Pont-Royal, dans le 7e arrondissement.

Si ces faits sont a priori prescrits, Bérénice a aussi été « le témoin oculaire d’exactions sexuelles, de viols commis par Gabriel Matzneff et d’autres sur trois enfants, eux aussi adoptés par des familles du même milieu » et dont la prescription n’est pas encore établie, affirme à l’AFP M. Costantino. Bérénice s’inquiète également que des enfants puissent encore être aujourd’hui « en contact » avec Gabriel Matzneff, notamment un mineur de moins de 15 ans, dont le père est proche de l’écrivain, selon elle.

Le Monde avec AFP

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